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PRÉFACE. vu
précieux sur la biographie de nos anciens artistes, mais jusqu'ici peu accessibles aux chercheurs. Il s'agit des contrats et marchés passés parles peintres, sculpteurs et architectes, conservés dans les minutes des notaires. Si les études notariales ne s'ouvrent pas volontiers aux historiens de l'art, on peut y suppléer à la rigueur, grâce à un fonds encore peu connu et peu exploré des Archives nationales. Nous voulons parler des Registres des Insinuations du Châtelet de Paris. Dans ces lourds in-folio, dont la série commence vers 1535, étaient transcrits les contrats de mariage, les donations et les testaments rédigés par les notaires, dont la corporation venait de recevoir de François Ier une organisation définitive. Comme bien d'autres mesures non moins fécondes, celle-ci devait peut-être son origine à une préoccupation fiscale. Qu'importe! On assurait ainsi une consécration publique et en quelque sorte officielle, en même temps qu'une date certaine, à des actes privés. Sans doute, tous les particuliers qui se mariaient ou écrivaient leurs dernières volontés ne s'astreignaient pas à cette formalité. Cependant, beaucoup des conventions consenties par les particuliers reçurent la sanction de l'enregistrement au Châtelet.
Deux volumes récemment parus dans la collection officielle publiée par la Ville de Paris, nous voulons parler des publications de MM. Coyecque et Tuetey, ont permis de faire la comparaison des résultats qu'on obtiendrait avec les minutes originales et de ceux qu'on pourrait tirer des enregistrements au Châtelet. Sans aucun doute, les études des notaires offriraient une moisson autrement riche que Ies archives publiques; mais on n'a pas le choix, et si on obtenait enfin l'ouverture de ces dépôts inaccessibles, il y aurait dans ce cas à entreprendre un travail bien plus long et plus minutieux qué le dépouillement de l'état civil parisien proposé par M. Reiset. Pour le moment, nous avons dû nous résigner à faire connaître seulement ce que les Insinuations du Châtelet contiennent de faits précis sur les artistes Parisiens du xvi6 et du commencement du xvii0 siècle.
Quelques-unes des pièces qu'on trouvera plus loin ont déjà paru dans le volume de MM. Campardon et Tuetey, sur les Insinuations du Châtelet; mais le nombre de ces documents reproduits deux fois est infime; aussi n'avons-nous pas cru devoir, en raison de cette publication antérieure, les exclure d'un répertoire consacré exclusivement aux artistes. Est-il besoin d'ajouter qu'on ne devra pas chercher ici le moindre détail sur les œuvres des artistes nommés? Seuls, les tapissiers, par une heureuse exception, nous font connaître quelques-unes de leurs productions, grâce à la libérale communi-
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